DISSONANCE

Je ne suis pas allé assister aux voeux du maire de Castres. C'est devenu un exercice de communication politique, une grand-messe à la gloire de notre premier magistrat. Insupportable.

Insupportable d'autant que la réalité, les réalités vécues quotidiennement par les Castraises et les Castrais sont autres. Chômage, précarité, vie chère, mal logement sont le lot commun d'une majorité. La politique municipale ne répond à aucune de ces préoccupations.

La ville est gérée au jour le jour, sans vision sur l'avenir ni projet structurant, l'économie est laissée à l'abandon, ainsi la ville perd de sa substance et se vide de ses habitants. La politique municipale est essentiellement tournée vers l'hypercentre ville au détriment des quartiers, le logement social et notamment le parc HLM laissés à l'abandon. Que dire du Centre Communal d'Action Sociale ?

C'est la face cachée ...mais chut il faut la taire !

En terme de démocratie locale le maire de Castres agit comme un Sarkozy de sous-préfecture, le Conseil Municipal est devenu une chambre d'enregistrement, les droits de l'opposition y sont bafoués. C'est un fait, aucun de ses prédécesseurs n'avait agi ainsi.

Le compte-rendu des voeux du Maire dans la Dépêche du 7 janvier me laisse pantois. Quelle dithyrambe ! "...Chaque année, c'est l'endroit où il faut être...c'est l'occasion pour les habitants de se retrouver pour écouter battre le coeur de notre ville...".

Castres me fait furieusement penser à une de ces petites villes de l'Amérique profonde si bien décrites dans certains films. Une forme de "bien-pensance", tissée des réseaux économiques et sociaux représentatifs de la bourgeoisie locale, y exerce un pouvoir absolu. Cette consanguinité intellectuelle est un facteur inéluctable de déclin pour notre ville.

On me dit " Il faut marcher avec son temps ! ". Je fais mien le mot  d'Aristide Briand :" Il faut marcher avec son temps, soit, mais ça dépend dans quoi il marche !".

Au total un fragment de liberté d'expression.

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