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Ca va mieux en le disant !
5 juin 2013

LA LETTONIE AUTORISEE A ADOPTER L'EURO

Le Monde.fr Jean-Pierre Stroobants

"La Lettonie est parvenue à remplir les cinq critères fixés par le traité de Maastricht grâce à un programme d'austérité draconien qui s'est notamment traduit par une forte baisse des salaires des fonctionnaires et des retraites.
La Lettonie devrait devenir, le 1er janvier 2014, le dix-huitième pays membre de la zone euro. A l'issue d'une évaluation, la Commission européenne devait, en effet, estimer, mercredi 5 juin, que le pays remplit les cinq critères fixés par le traité de Maastricht – ils concernent la dette, le déficit public, l'inflation, une parité stable avec la monnaie unique et le niveau des taux à long terme.
Ce résultat a été atteint grâce à l'imposition d'un programme d'austérité draconien, qui s'est notamment traduit par une forte baisse des salaires des fonctionnaires et des retraites.
Les ministres des finances européens, en juillet, puis le Parlement, avant la fin de l'année, auront ensuite à officialiser cette décision que les dirigeants de Riga présentent comme bénéfique pour les entreprises et les investissements. Mais aussi pour la note de la dette souveraine du pays : l'agence de notation Fitch a jugé probable son relèvement – elle est actuellement à BBB/positif.


SCEPTICISME
La population lettone, en revanche, semble sceptique : des sondages réalisés il y a quelques mois indiquaient qu'un tiers des 2 millions d'habitants du pays était sceptique quant aux bienfaits de l'entrée dans une zone euro toujours en crise. Un autre tiers des personnes interrogées disait clairement son opposition, craignant une perte de souveraineté. Le gouvernement a toutefois écarté l'hypothèse d'un référendum.
Les responsables des pays voisins, dont la Pologne, semblent, eux, moins pressés que leurs homologues lettons d'intégrer la zone de la monnaie unique. La Lituanie, autre Etat balte, devrait rejoindre la monnaie unique vers 2015 seulement – l'Estonie a, elle, franchi le pas dès 2011. Soutenue notamment par François Hollande, qui l'a fermement défendue en avril dernier en recevant à Paris le premier ministre Vadis Dombrovskis, l'accession de la Lettonie est présentée comme une très bonne nouvelle par les dirigeants européens. Ils n'ont, il est vrai, pas pu en livrer beaucoup depuis le déclenchement de la crise économique et financière. C'est plus l'hypothèse d'une sortie de certains pays de la zone que son élargissement qui a été évoquée en 2011 et 2012.


FORCES ET FAIBLESSES
A Bruxelles, on insiste sur les bonnes performances d'une économie lettone, qui est l'une des plus dynamiques de l'Union avec un taux de croissance de 5,1 % au dernier trimestre 2012. Tous les paramètres du pays sont d'ailleurs dans le vert avec un déficit public de 1,2 % (les règles européennes tolèrent 3 %) et un endettement à 41 % du produit intérieur brut (l'Europe accepte, en théorie, 60 % au maximum).
Un examen un peu plus attentif nuance le jugement : le taux de chômage de la Lettonie est de 14 %, son système éducatif vétuste et ses jeunes les mieux formés s'exilent. La Commission européenne et le Fonds monétaire international ont, par ailleurs, insisté sur la fragilité du système bancaire national à la suite à la crise chypriote. Les dépôts des non-résidents, principalement russes, ont fortement augmenté pour représenter aujourd'hui près de la moitié du total des dépôts dans les établissements du pays. Avec, à la clé, un risque élevé de blanchiment et une fragilisation de certaines banques."


   

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