UN BRIN DE MUGUET POUR "JEANNOT" ESCANDE

En ce premier Mai j'ai une pensée pour Jean Escande, "Jeannot" que nous avons accompagné à sa dernière demeure hier. Mineur à la Pennaroya à Saint Salvy, militant CFDT, père fondateur de l'Association "vivre ensemble" sur le quartier Aillot Bisseous, son engagement au long cours n'a d'égal que sa fidélité aux valeurs de solidarité et de progrés social. Un homme droit et sincère, discret aussi, Jean Escande est de celles et de ceux qui ne sont ni riches ni puissants pour exercer une charité ostentatoire, le plus souvent seule mise en valeur par le bling bling local. Jeannot, c'était d'abord un sourire, un accueil. Il croyait en l'homme, à la fraternité, au partage. Lors de mes premiers pas à l'union locale CFDT dans les années 70, il était là. Il avait la CFDT au coeur. Avec de nombreux camarades nous avons partagé de grandes convictions pour des causes justes, organisé de grandes manifestations pour l'emploi, pour faire reculer l'injustice et les égoïsmes. Du textile à la Pennaroya, que d'énergie déployée pour lutter pour plus de justice et faire vivre la solidarité. Il n'est pas toujours facile de combattre l'indifférence, surmonter les intérêts corporatistes parfois les divisions. Dans toutes ces luttes, celui que tout le monde n'appelait plus que "Jeannot" avait l'action opiniatre et les élans du coeur contagieux. "Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent, ce sont ceux dont un dessein ferme emplit l'âme et le front, ceux qui d'un haut destin gravissent l'âpre cîme". Cette dédicace de Victor Hugo lui appartient. Le syndicalisme vient de perdre un authentique militant, la société civile un "mec bien". Là où tu es Jeannot, nous te parlerons souvent.