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Ca va mieux en le disant !
15 mars 2012

COMMENT SARKOZY POUSSE MELENCHON POUR AFFAIBLIR HOLLANDE


Le Monde.fr

"C'est notre meilleur allié contre Hollande. Il faut qu'il grappille le maximum de points. S'il monte encore, on lui fera une statue", s'amuse un ministre dans Le Parisien, résumant bien l'état d'esprit qui prévaut actuellement à l'UMP à l'égard de Jean-Luc Mélenchon. Le candidat du Front de gauche, qui a le vent en poupe et a franchi la barre des 10 % dans certains sondages, est désormais l'objet d'une certaine attention au sein du parti présidentiel.
Nicolas Sarkozy a d'ailleurs vanté ses qualités, mardi 13 mars, lors de son déplacement à Fougères (Ille-et-Vilaine) : "Je ne suis pas d'accord avec lui naturellement. Mais je trouve que c'est un homme qui a du tempérament et qui a une forme de talent. Il dit ce qu'il pense. Il y en a tellement dans la vie politique qui ne disent pas ce qu'ils pensent", a lancé M. Sarkozy au micro de RTL. Le président candidat était interrogé sur sa proposition formulée lundi soir de taxer les exilés fiscaux, une mesure déjà avancée... par Jean-Luc Mélenchon.

"MANOEUVRE DE SARKOZY"
Ce dernier s'est montré ravi que le président candidat reprenne son idée. "Je triomphe !", s'est-il félicité dans un communiqué. Et tente de tirer un profit politique de la séquence actuelle, en se posant comme le principal candidat de gauche. Nicolas Sarkozy "sait très bien que je suis son adversaire le plus implacable", a-t-il affirmé, mardi, sur RFI.

Au Front de gauche, la bienveillance actuelle de M. Sarkozy fait sourire. "Il y a une part de manoeuvre de Nicolas Sarkozy qui ne nous a pas échappée... On ne se nourrit pas de ses bons ou mauvais points. Nous, notre volonté, c'est de le chasser !", réagit Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de gauche, interrogé par Le Monde.fr. "Mais Sarkozy parle très mal le Mélenchon et le peuple de gauche fera la part des choses entre son opportunisme cynique et un vrai programme", veut-il croire, se réjouissant de voir "les thèmes portés par Jean-Luc Mélenchon au coeur de la campagne".

"PLUS CRÉDIBLE QU'UNE PÂLE COPIE SOCIALE-DÉMOCRATE"
Chez les partisans de M. Sarkozy, on vante les qualités du tribun de la gauche radicale pour mieux souligner les faiblesses supposées du candidat socialiste. "Nous n'avons pas les mêmes opinions que Jean-Luc Mélenchon mais au moins, il fait des propositions et ne revient pas systématiquement sur tout ce qu'il dit comme François Hollande", estime Valérie Rosso-Debord, déléguée générale adjointe de l'UMP, interrogée par Le Monde.fr.
"Nous constatons sur le terrain qu'il n'y a pas une grosse envie de Hollande, dont la campagne manque de saveur, alors que le Front de gauche fait une campagne bien plus dynamique", renchérit Sébastien Huygue, secrétaire national de l'UMP et membre de la cellule riposte dans l'équipe de campagne de Nicolas Sarkozy, interrogé par Le Monde.fr.
Le stratège de M. Sarkozy, Patrick Buisson, oppose également Jean-Luc Mélenchon "en progression" dans les sondages, à François Hollande "en baisse". "Le candidat de la gauche populiste sera toujours plus crédible qu'une pâle copie sociale-démocrate dans le registre de la lutte des classes", souligne le politologue dans une interview au Monde, publiée mardi.73690832_p
Et quand ils s'attaquent entre eux, c'est encore mieux... Ces derniers mois, l'UMP avait déjà accueilli comme une divine surprise l'accusation de M. Mélenchon traitant M. Hollande de "capitaine de pédalo". Une attaque formulée en novembre. "Vous n'imaginez pas le mal que Mélenchon a fait à Hollande" avec cette formule, affirmait par exemple au Monde la députée UMP, Marie-Jo Zimmermann, en février.

"QUE SARKOZY SOIT LE PLUS HAUT POSSIBLE AU PREMIER TOUR"
L'UMP se montre bienveillant à l'égard de M. Mélenchon car ce dernier pourrait contribuer à faire baisser le score de premier tour de M. Hollande, qui est le principal adversaire du président sortant. "Notre objectif, c'est que Nicolas Sarkozy soit le plus haut possible au premier tour - en tête évidemment - et creuse l'écart", explique Sébastien Huygue.
La montée de l'ancien sénateur socialiste dans les sondages explique en partie l'évolution à la baisse du député de Corrèze, d'après l'enquête IFOP-Fiducial pour Europe 1, Paris-Match et Public Sénat publiée mardi, dans laquelle M. Mélenchon est crédité de 10 % des intentions de vote au premier tour. Le candidat du Front de gauche capte désormais 14 % des électeurs ayant choisi Ségolène Royal au premier tour de 2007, souligne l'institut.
Depuis quinze jours, les flux se font principalement entre MM. Mélenchon et Hollande, montre la dernière enquête Présidoscopie réalisée par Ipsos Logica Business Consulting pour Le Monde.
Aujourd'hui, il s'agit moins de faire baisser M. Hollande au premier tour que de s'adresser à l'ensemble des Français, pour élargir le socle électoral du candidat de l'UMP, selon Valérie Rosso-Debord. "Nicolas Sarkozy fait campagne sur les idées. Ces idées formant un rassemblement, nous pensons que beaucoup d'électeurs de Jean-Luc Mélenchon au premier tour peuvent voter pour Nicolas Sarkozy au second", estime-t-elle.

HOLLANDE BRANDIT LE VOTE UTILE FACE À MÉLENCHON
En principe, pour le camp Hollande, la montée de M. Mélenchon n'est pas qu'un problème : ce dernier peut ramener à gauche des électeurs populaires, qui auraient pu être attirés par Marine Le Pen ou par l'absention, et ainsi ramener des voix au candidat du PS au second tour. Le candidat de la gauche radicale ayant assuré qu'il appelerait à voter pour M. Hollande s'il était qualifié pour la finale. Mais si le candidat du Front de gauche poursuit sa progression, il peut aussi devenir un caillou dans la chaussure de M. Hollande car il contribuerait à faire baisser le score du PS au premier tour et pourrait ainsi permettre à M. Sarkozy d'arriver en tête le 22 avril.
Le candidat PS en a bien conscience. "C'est au premier tour que l'écart se fait, que la dynamique se crée", a-t-il rappelé mardi, à Valence. Soucieux de ne pas en faire "un ennemi", le député de Corrèze n'attaque pas directement le candidat du Front de gauche mais appelle au vote utile, en le renvoyant - comme ses autres rivaux de gauche - au rôle de candidat de témoignage. "Je respecte les autres candidats de la gauche. Ils ont leur place, leurs idées. Ce qui m'habite, moi, c'est que je veux gagner [la] présidentielle", a déclaré M. Hollande, qui n'a pas hésité a faire référence au 21 avril 2002 pour rappeler qu'"aucune voix ne doit manquer" au premier tour."


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