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Ca va mieux en le disant !
17 janvier 2012

DESENCLAVER LE BASSIN D'EMPLOI CASTRES-MAZAMET : UNE PRIORITE ECONOMIQUE

CONTRIBUTION PERSONNELLE AU DEBAT

Issue des débats et de l'action de la municipalité Mandement, la revendication en matière de désenclavement est jusqu'en 2006 claire et largement partagée, elle figure dans la charte pour l'avenir de Castres-Mazamet élaborée par le Comité de bassin d'emploi du sud du Tarn et adoptée par les différents conseils municipaux dont celui de Castres en janvier 1998: « ...la réalisation d'une voie express à caractéristique autoroutière entre Mazamet-Castres et Toulouse ».
Cet objectif fait l'unanimité auprès des différents partenaires sud-tarnais (élus, socio-économiques etc...). Le Parti Socialiste y est favorable. Les services de l'état travaillent sur ces bases-là, certes lentement, en effet ces 15 dernières années la mise à deux fois deux voies s'est faite au rythme d'1 kilomètre par an. La mobilisation et l'action de la municipalité Mandement permettent la réalisation des déviations de Soual et Verfeil et Arnaud Mandement obtient que les financements nécessaires pour le désenclavement du sud du Tarn soient inscrits au contrat de plan 2000-2006.
Début 2006, le gouvernement De Villepin décide de geler 20% des financements des travaux routiers, le désenclavement du sud du Tarn passe à la trappe.
Quelques mois plus tard la Dépêche titre : «  Les laboratoires Pierre Fabre ont pesé de tout leur poids pour obtenir l'accord du ministère des transports pour désenclaver Castres ». Le projet d'autoroute à péage est dorénavant mis en avant. L'état nous dit : « ce sera une autoroute à péage ou rien, c'est à prendre ou à laisser !». Par défaut, nombre d'acteurs économiques (syndicats, élus...) se rallient à ce projet.
En réalité nous prenons acte d'une situation héritée, d'une part de la non réalisation du CPER 2000-2006 (contrat de plan état région) et d'autre part de la non prise en compte par l'état de cette opération dans le dernier PDMI ( programme de développement et de modernisation des itinéraires).  Dans ce cadre (CPER-PDMI), la réalisation relativement rapide d'une deux fois deux voies gratuite entre Castres et Toulouse, eut été possible.
Où en sommes nous aujourd'hui ?
Le projet d'autoroute à péage est entré dans une nouvelle phase de concertation qui concerne les échangeurs (délibération au dernier conseil municipal de Castres) et les itinéraires de substitution. Le tracé définitif sera abordé début 2012 et le dossier définitif d'enquête publique pourrait être bouclé à la fin du dernier trimestre 2012. Mais quid de ce projet aprés les élections Présidentielles ?

Schématiquement trois cas de figures à prendre en considération pour la réalisation des 37 kilomètres restants :

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1- La RN 126 reste                          _                               _                           _
    en l'état

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                                                                                réalisation
2- Une 2x2 voies à               financement par les               reportée                 gratuite
    carrefours dénivelés         collectivités locales            
                                              et l'état

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3- Projet actuel:                                                          réalisation
   Autoroute à péage            financement par le               rapprochée               payante
                                           concessionnaire                2014-2015
                                                    +
                                           subventions d'
                                          équilibre par les
                                          collectivités locales
                                                     +
                                         le concessionnaire
                                       s'approprie les déviations
                                       de Soual et Verfeil déjà
                                         réalisées par l'état

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ENCLAVEMENT: L'ORIGINE DU MAL

Années 70
Alors que nombre de bassins d'emploi au niveau national s'activent, le désenclavement du deuxième bassin industriel de Midi-Pyrénées après Toulouse n'est une priorité pour personne. Les industriels notamment du textile, prônent le contraire « pour vivre heureux vivons cachés », cela doit contribuer à modérer les revendications salariales. Il y a alors un consensus pour ne rien demander. Les élus locaux et particulièrement Jacques Limouzy (député-maire, un temps secrétaire d'état) ne défendent même pas le tracé proche de Castres de l'autoroute A61Toulouse-Montpellier qui eut facilité grandement notre désenclavement.
Première erreur historique imputable à la droite.
Années 80
Le tracé de l'autoroute Albi Toulouse via Gaillac est préféré au tracé dit en « Y »Toulouse Graulhet Réalmont puis Castres d'un côté et Albi de l'autre, ce dernier tracé étant pourtant souhaité par le ministre de l'équipement de l'époque Maurice Faure. Il présente l'avantage de désenclaver simultanément Albi et Castres, la création d'un aéroport départemental  dans les environs de Réalmont est à ce moment-là évoqué. Depuis, Albi et Castres ont eu leur aéroport respectif, celui d'Albi est fermé,  Castres conserve le sien mais demeure enclavé.
Deuxième erreur historique, imputable à la gauche.
Un état jacobin
D'une façon générale, l'état peu soucieux d'un aménagement du territoire intelligent a privilégié systématiquement le désenclavement des villes préfecture. Castres pourtant ville centre du deuxième bassin industriel régional dans les années 70-80, mais sous-préfecture, a été préféré et  précédé par Cahors,Tarbes,Montauban, Albi, Auch, Foix...et même Pamiers.


LES ENJEUX DU DESENCLAVEMENT ROUTIER

Depuis prés de trente ans le sud du Tarn se bat pour un désenclavement routier comparable aux autres bassins d'emploi de la région. A ce jour l'agglomération Castres-Mazamet avec ses presque 100 000 habitants est l'une des dernières agglomérations de France à ne pas être dotée d'une desserte à 2x2 voies.
Une raison essentielle pour désenclaver notre territoire : le développement économique et l'emploi. Certes,si une liaison rapide est indispensable, elle ne saurait suffire pour le développement durable de notre territoire, disons qu'elle est une condition nécessaire mais pas suffisante. Mais en tout cas nécessaire! Sans cela notre territoire souffre d'un manque d'attractivité préjudiciable au développement et à la création d'entreprises au niveau local.

Les principaux axes de communication jouent un rôle très structurant. Ainsi l'A68 Albi Toulouse a généré un développement économique indéniable. Selon une étude de la chambre des métiers du Tarn, les emplois artisanaux ont progressé de 26% sur l'axe Albi Toulouse de 2002 à 2006 alors qu'ils baissaient de 3% sur l'axe Verfeil Castres.
Dans La Dépêche du Midi du 21 juin 2011, le maire de Pamiers déclare : « Chez nous l'autoroute ça a tout changé. Notre ville était totalement encombrée par la nationale 20. Aujourd'hui elle respire et profite d'un élan économique et démographique, depuis 2002 date d'ouverture de l'A66 on compte 220 entreprises nouvelles, toutes grandeurs confondues et 3200 emplois nouveaux ».
En terme démographique, alors que le Tarn gagne 22 000 habitants entre 1999 et 2006 le sud du département reste très en retrait de ce dynamisme. Castres a perdu 300 habitants dans la même période et l'écart de population avec Albi ne cesse de se creuser. L'enclavement n'est pas seul en cause mais il prend une part importante. Les entreprises s'implantent et se développent là où elles trouvent un environnement favorable.
Au delà du groupe Pierre Fabre et contrairement à l'albigeois, ce territoire traditionnellement industriel a un atout formidable, il constitue un véritable « terreau » pour la création d'entreprises. Mais ces entreprises, le plus souvent des PME, nécessitent une attention et un environnement particulier pour vivre et se développer. Elles ont besoin de mobilité en direction de la capitale régionale où elles ont des relations avec l'enseignement supérieur, la recherche, l'aéronautique, la santé... Les flux de transport - 1000 camions circulent quotidiennement entre le Sud du Tarn et Toulouse (source CESER) – engendrent des nuisances et entrainent des surcoûts pour les entreprises étant donné l'état du réseau routier.
Dans le cadre professionnel, j'ai eu l'occasion ces dernières années de visiter nombre d'entreprises sud-tarnaises ( Menguys, Sofic, Frayssinet, Valeo, Marceau Amalric à Mazamet, Les granitiers du sidobre, les Salaisons de Lacaune, L'usine d'embouteillage de Montroucous, Comau, Coprover à Castres etc...). Ces chefs d'entreprises, sans exception, réclament une deux fois deux voies entre Castres et Toulouse. Certains ont des projets de développement importants qu'ils envisagent délocaliser sur la région toulousaine voire en bordure de l'autoroute entre Albi Lavaur ou Gaillac, d'autres à ce jour l'ont déjà fait.
Le dossier du débat public (document état) relève : « ce territoire connaît cependant un renouveau économique certain grâce à une restructuration du tissu industriel local, orientée autour de l'industrie chimique et pharmaceutique et de l'agro-alimentaire. Les exigences en matière de logistique et de déplacements de ces entreprises s'inscrivent dans un contexte bien différent de celui des décennies antérieures. Elles fonctionnent en réseau notamment au sein des pôles de compétitivité comme celui du cancer-bio-santé, avec le monde de la recherche ou de l'enseignement supérieur...Les transformations sociétales ( double emploi des ménages, croissance de la mobilité individuelle, éloignement entre lieux d'emploi et de résidence, souhait d'accéder à des offres de services parfois uniquement disponibles à l'échelle métropolitaine,etc.) se traduisent par une importance accrue apportée aux déplacements...Ces évolutions confirment la nécessité de transports efficients permettant de relier Castres-Mazamet au reste du territoire national et en particulier à Toulouse, d'autant que les flux de déplacements entre ces deux pôles devraient poursuivre leur croissance. Les études présentées montrent que le mode ferroviaire ne peut seul répondre à cette demande...aussi, malgré les investissements importants programmés en faveur des transports collectifs, la part de l'automobile dans les déplacements restera prépondérante à l'horizon 2025 ».


LA POSITION DE DIFFERENTS PARTENAIRES

Les syndicats:

La CFDT, CFE-CGC et FO se sont prononcées pour l'autoroute à péage.
La CGT est favorable au projet de 2x2 voies, mais gratuité pour les usagers.

Le conseil général:

Extrait de la délibération adoptée à l'unanimité lors de la séance du 2 octobre 2009 et repris dans les cahiers d'acteurs lors du débat public: « ...La position départementale quant à la consultation proposée par le débat public est une position claire qui se fonde exclusivement sur la volonté d'un aménagement équilibré et équitable de son territoire: il s'agit en effet pour nous de permettre au bassin de vie de Castres-Mazamet ainsi qu'à tout l'espace de montagne qui lui est associé de bénéficier au plu vite de cette liaison routière structurante. Si la mise en concession est le moyen d'y arriver, nous ne pouvons alors que soutenir la réalisation de l'autoroute... »

Le Président du Conseil Général:

Dans La Dépêche du 11 novembre 2006 : « Je sais que depuis de nombreuses années Pierre Fabre s'intéresse au désenclavement du bassin Castres-Mazamet, qui est, rappelons-le, le 2eme bassin d'emploi de Midi-Pyrénées. C'est d'ailleurs pour cela que le Département participe financièrement au contrat de plan alors qu'il n'y est pas obligé. C'est donc avec intérêt que je suis allé écouter cette proposition aujourd'hui sur laquelle je suis d'accord sur le principe puisque de toute façon on sait que les moyens de l'état sont limités. Reste à savoir ce qu'il faudra mettre sur la table, où cette autoroute doit passer, et quel itinéraire restera-t-il à nos concitoyens qui ne voudraient pas payer le péage? J'ai aussi demandé à ce qu'on n'oublie pas Mazamet. Mais c'est bien d'ouvrir ce débat que l'on aura en assemblée départementale ».

Le Président du Conseil Régional:

Dans La Dépêche du 2 juillet 2010 : "J'ai toujours affirmé que le désenclavement de Castres était une priorité. Je regrette que le gouvernement ne l'ait pas retenu dans le programme de développement et de modernisation des itinéraires du réseau routier national (PDMI) pour 2009-2014...une 2x2voies gratuite aurait été préférable."

Le CESER (Comité économique et social régional):

Dans sa séance du 15 décembre 2009 se déclare favorable au projet autoroutier en précisant:" Pour le CESER, le projet d'achèvement de la mise en 2x2 voies Castres Toulouse par mise en concession autoroutière doit, en toute hypothèse, faire l'objet de mesures d'accompagnements visant à assumer pleinement la dimension sociale et environnementale de cet aménagement."

JF GILMER

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TEXTE ADOPTE PAR LA SECTION DE CASTRES  DU PS
(A lire sur le site du PS de Castres)

"Le désenclavement est une impérative nécessité économique et sociale pour notre bassin d'emploi. De tout temps le Parti Socialiste et ses élus ont soutenu le projet de route 2x2 voies, gratuit, reliant Mazamet-Castres à Toulouse.
Les municipalités Gabarrou-Deyveaux se sont battues sans relâche, lors du projet d’autoroute A88, pour un tracé départemental médian gratuit, qui désenclave à la fois tout le Tarn c'est-à-dire Castres et Albi. Les « dé-ménageurs du territoire ont refusé cette proposition consensuelle, juste et durable pour tous. L’autoroute des préfectures a laissé de côté le bassin de vie et d’emploi de Castres-Mazamet.
C’est aujourd’hui l’un des derniers bassins de France de 100.000 habitants sans liaison 2x2 voies avec sa capitale régionale.
La municipalité Mandement de 1995 à 2001 a repris le chantier et obtenu des crédits exceptionnels dans le cadre du CPER (Contrat de Plan Etat-Région) pour rattraper ce retard inacceptable.
Le Projet était simple et juste :
- Réaliser toutes les déviations en 2x2 voies (il ne reste que Cuq-Toulza),
- Faire Castres-Soual, l’enquête publique était faite et le financement acquis,
- Doubler la RN 126 en place avec carrefours dénivellés et giratoires.
Projet simple, financé par les fonds publics comme Toulouse-Albi, responsable aux niveaux économique et écologique, socialement juste et équitable pour tout le Tarn.
Le gouvernement de droite a, en 2006, gelé les crédits nécessaires et suspendu ce projet qui faisait l'unanimité. Il a imposé une mise en concession autoroutière à péage avec un chantage à la clé : « c'est à prendre ou à laisser! ». Les usagers sud tarnais devront payer deux fois leur désenclavement, par le péage et par leurs impôts.
Comme l'a déclaré le Président du Conseil Général : « Nous prenons acte d'une situation héritée, d'une part de la non réalisation du programme du CPER  2000-2006 et d'autre part, de la non prise en compte par l'état de cette opération dans le dernier PDMI ».
Si l’Etat n’avait pas arrêté le projet nous serions aujourd’hui en 2012 en 2x2 voies aux portes de Puylaurens. Et dans 2 ou 3 ans le projet serait achevé.
Nous savons aujourd’hui que le projet d’autoroute payante (15,6 € aller-retour) en site propre avec ces surcoûts, ses itinéraires de déviation, ses échangeurs coûtera aussi cher aux fonds publics que le projet sage et responsable stoppé par l’Etat, à la demande des Bugis-Carayon et l’accord de fait de Folliot. En effet, l’Etat, les collectivités territoriales (Région, Conseils Généraux, Communauté d’agglomération) apporteront une subvention au concessionnaire, en supplément des recettes du péage, pour assurer l’équilibre financier.
N’oublions pas que les départements devront garantir et entretenir un itinéraire de substitution obligatoire pour ceux qui ne veulent pas prendre l’autoroute payante.
Il faut réaliser ce que représente 15,6€, pour une famille qui va 200 fois par an à Toulouse, rien que pour le péage cela atteint 3000€, soit 2 mois et demi le salaire médian annoncé par Fillon en octobre 2011, la multiplication par 3 d’une taxe d’habitation de 1000€ par an. C’est l’impôt le plus injuste qui soit contre ceux qui travaillent et doivent se déplacer.
Une autoroute payante ce n’est pas un équipement attractif pour le territoire de Castres-Mazamet et tout le Tarn Sud, c’est au contraire un équipement dissuasif, d’autant que Toulouse-Albi est gratuit.
A égalité de coût pour les fonds publics, peut-on défendre un projet payant à plus de 15€, avec un tel impact défavorable sur les plans économique et écologique, socialement aussi injuste pour Castres-Mazamet et aussi inéquitable pour le Tarn ?
Le Parti Socialiste à Castres, par ses élus et ses militants, a depuis toujours défendu le projet public gratuit de 2x2 voies avec déviations, aménagement et modernisation de la RN 126.
Aujourd’hui, ses détracteurs sont face à leurs contradictions. Leurs erreurs sur tous les plans apportent la preuve que notre position est la seule qui soit juste, soutenable, économiquement possible et réalisable tout de suite. Leur seul résultat est d’avoir fait perdre 10 ans de plus au bassin Castres-Mazamet.
Comment et pourquoi un bassin de vie avec de tels atouts, des villes et villages superbes au cœur du parc régional du Haut-Languedoc, un tissu industriel (recherche et production) exceptionnel, fort et diversifié, des équipements publics remarquables (hôpital, enseignement, aéroport etc---), comment avec un tel savoir faire, prouvé et reconnu, ce territoire n’a-t-il pas droit, et sans délai, aux infrastructures de transports, les plus élémentaires et notamment une 2x2 voies gratuite la reliant à Toulouse, sa capitale régionale ?
Que l’Etat, la Région, les départements et la communauté d’agglomération Castres-Mazamet se mettent autour de la table pour faire aboutir avec la même dépense, le projet public gratuit que le contribuable, le plus souvent salarié, étudiant ou retraité, paye déjà chaque jour avec ses impôts. Les délais sont les mêmes, le coût est le même, le chantier peut être terminé dans les 3 ou 4 ans qui viennent.
Ceci est la position du Parti socialiste, elle apporte la meilleure réponse globale, positive et la plus responsable à cette question essentielle et urgente du désenclavement du Bassin de l’agglomération Castres-Mazamet. Que ceux qui croient devoir parler à notre place parlent pour eux-mêmes, et proposent une solution globale aussi juste et responsable pour l’avenir du Sud du Tarn que celle que porte et défend depuis toujours le Parti Socialiste à Castres."

J'ai voté pour ce texte adopté par la Section de Castres du Parti Socialiste.

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