MERKEL SARKOZY : UN LEADERSHIP INCOMPETENT

Martin Schulz : « Merkel et Sarkozy : un leadership incompétent»
Propos recueillis par Hervé Nathan - Marianne.fr -  27 Octobre 2011

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"Martin Schulz, président du groupe des socialistes et démocrates du Parlement européen, et membre du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) a livré à Marianne ses opinions sur le rôle du tandem franco-allemand dans le «sauvetage» de l'Euro. Il considère que le leadership Merkel et Sarkozy est un échec total, et qu'un Président socialiste comme Hollande serait capable de trouver des solutions plus durables.


Marianne : en France on dit que lors du plan de sauvetage de l'euro, la France s'aligne sur les positions allemandes. Est-ce aussi votre avis?
 
Martin Schulz : oui, c'est aussi mon impression. Indépendamment de cette question de leadership au sein du couple franco-allemand, la Chancelière allemande et le Président français, avec leur style de communication, avec leurs idées versatiles, changeantes et peu durables sans ligne claire, divisent l’Europe en trois catégories: le directoire franco-allemand, la zone euro et le reste des Etat membres. Je dois dire que ce leadership est un échec total, marqué par l'incompétence qui nuit gravement à l 'Europe.
 
Marianne : Les socialistes français, s'ils parviennent au pouvoir, comptent instaurer un nouveau dialogue avec l'Allemagne. Croyez vous qu'il soit dans le pouvoir d'un futur président François Hollande d'infléchir les positions de Mme Merkel?
 
Martin Schulz : Oui, je crois qu’un Président socialiste fort de la confiance que les Français lui auront accordée, de surcroit un pro-européen convaincu comme François Hollande, sera un atout majeur pour la France. Il sera capable de trouver des solutions plus durables.
 
Il ne sera pas seul bien longtemps car nous espérons bien être au pouvoir en 2013 en Allemagne.
 
Marianne : En 2013 auront lieu des élections en Allemagne. Si le SPD parvient au pouvoir, cherchera-t-il à donner, avec la France de François Hollande, un nouveau cours à la zone euro, à l'Union. Dans une direction fédéraliste. Le statut de la BCE est-il aussi intouchable pour le SPD que pour la CDU?
 
Martin Schulz : C'est la mission de la BCE d'être indépendante et de garantir la stabilité de prix. Ce rôle lui a été confié par le traité de Maastricht, tout en sachant qu' 'il existe différentes traditions dans les Etats membres.
 
La relance économique sera au cœur de l’action des deux gouvernements socialistes de nos deux pays. Nous voulons créer les conditions d'une croissance forte, créatrice d'emplois, avec un effort particulier sur l'éducation et la formation des jeunes. La priorité ne sera pas de discuter du rôle institutionnel de la BCE.
 
Marianne : Dès 2012, un nouveau cadre de règles (en particulier le « 6-pack ») va s'imposer à tous les pays de l'euro et même de l'UE. Pour beaucoup d'analystes en France, ce sera un carcan qui paralysera les gouvernements, quelle que soient leurs orientations. Faudra-t-il revoir ces règles?
 
Martin Schulz : Le groupe socialiste et démocrate au Parlement européen a rejeté le 6-pack, précisément pour les raisons que vous indiquez. Cette réforme met l’accent uniquement sur la rigueur budgétaire. Elle ne donne aucune marge de manouvre pour des investissements stratégiques qui permettaient de créer de la croissance et des emplois. Sans croissance, il ne peut y avoir de finances publiques stables. Ce déséquilibre social doit être corrigé à l’avenir."