Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ca va mieux en le disant !
16 mai 2011

PRIMAIRE

Editorial de Nicolas Demorand dans Libération

  "Que s’est-il exactement passé dans la chambre 2806 du Sofitel de Times Square ? Pour l’instant, les faits ne sont pas juridiquement établis. Dominique Strauss-Kahn nie en bloc les gravissimes accusations - agression sexuelle, tentative de viol, séquestration - d’une jeune femme de 32 ans, employée de l’établissement. Mais il y aura bien un avant et un après, et des répliques d’une nature encore inconnue. L’inculpation de Dominique Strauss-Kahn ouvre une brèche qui affecte toute la classe politique, la gauche de plein fouet, les autres par ricochet, plus personne n’étant à l’abri. La France connaît là son premier sex scandal à l’anglo-saxonne et entre brutalement dans une zone du débat public qui, jusque-là, par exception culturelle, identité «latine» ou faiblesse démocratique, restait confinée aux rumeurs et ragots d’un petit cercle d’initiés. Les politiques, les artistes bénéficiant même, sur le sujet, d’une tolérance particulière. Une partie du choc vient donc aussi de là, de cette scène inédite, jusqu’ici impensable chez nous : des policiers arrêtant un homme politique de premier plan pour une affaire de mœurs. Et pas n’importe laquelle, pas une banale liaison extraconjugale entre adultes consentants qui ne regarde qu’eux : une présomption de viol.

Sur le plan politique maintenant, les socialistes perdent le seul candidat qui avait, dans toutes les configurations possibles, la faveur des sondages. Le plus à même de battre Nicolas Sarkozy. Peut-être l’un des mieux placés pour répondre aux inquiétudes des Français. Cette dynamique politique prometteuse s’effondre avant même le début de la campagne. C’est d’ailleurs la seule bonne nouvelle : imaginons un instant une telle affaire à trois semaines du scrutin… Dominique Strauss-Kahn savait qu’il était lui-même son plus dangereux ennemi. DSK out, restent un champ de ruines et la primaire, plus que jamais nécessaire. A Martine Aubry, à François Hollande, à Ségolène Royal et aux autres candidats déclarés ou putatifs, de prendre leurs responsabilités, aux militants et sympathisants de se mobiliser pour que cette ténébreuse affaire ne soit pas le coup d’envoi d’une quatrième défaite présidentielle consécutive pour la gauche."
   

Publicité
Publicité
Commentaires
Ca va mieux en le disant !
Publicité
Archives
Albums Photos
Ca va mieux en le disant !
Derniers commentaires
Publicité