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Ca va mieux en le disant !
9 mai 2011

LE 10 MAI 1981

 

267231119Le 10 mai 1981 : la gauche au pouvoir, un moment attendu ardemment, la traduction politique du mouvement social issu de mai 1968, l'alternance après 23 ans de droite au pouvoir. A Castres, cet évènement fait suite aux municipales de 1977 avec l'élection de Jean-Pierre Gabarrou. Ce soir du 10 mai, la salle du Conseil municipal de Castres puis la place Jean Jaurès sont en liesse. Comme le chante Barbara "quelque chose a changé, l'air semble plus léger, c'est indéfinissable (…), un homme, une rose à la main, a ouvert le chemin, vers un autre demain".

Tout jeune secrétaire départemental de la CFDT, je me souviens qu'avec quelques camarades nous avons hissé un drapeau rouge sur la façade extérieure de nos locaux. C'était avant la création de la Maison des Syndicats, nous logions dans un corps de bâtiment de l'ancienne caserne, aujourd'hui disparu. Le drapeau est resté en place une dizaine de jours.

Le socialisme était en marche croyons-nous alors.

Salarié d'une entreprise Castraise, militant syndical, je savais déjà que "la rupture avec le capitalisme" (au sens révolutionnaire) est au mieux un rêve romantique, au pire une illusion dangereuse pour la démocratie. Je fais mien le propos de Pierre Bérégovoy : «  La gauche, ce n’est pas l’illusion du grand soir ni le cynisme du désenchantement, c’est le lent travail d’horloger du changement social ».

François Mitterrand incarne cette victoire -sans lui rien n’était possible- mais je ne suis pas un inconditionnel du personnage. J'avais par exemple en travers de la gorge son adresse à Michel Rocard au Congrès de Metz en 1979 : "Celui qui n'accepte la rupture, celui qui ne consent pas à la rupture avec la société capitaliste, celui-là, je le dis, il ne peut pas être adhérent au Parti Socialiste." L’exercice du pouvoir et ses contraintes ont révélé le Molletisme du propos voire le cynisme du futur Président de la République.

Mais François Mitterrand et la gauche au pouvoir c’est l'abolition de la peine de mort, la retraite à 60 ans, la cinquième semaine de congés payés, les lois Auroux pour les salariés…autant de vraies réformes qui ont contribués au progrès social de notre pays.

Il y a eu également l'affaire des "radios libres". A Castres, j'ai participé à la création de "radio 100", une radio locale animée par des militants politiques et associatifs. Elle avait été précédée par la création de la librairie "Rencontre". Nous étions plusieurs dizaines de militants de gauche à avoir versé 1 000 F pour en constituer le capital, permettant l'achat d'un stock de livres.

"Radio 100" et la librairie "Rencontre" ont ainsi vécu plusieurs années.

Castres et son bassin d'emploi subissent alors une crise économique profonde avec la disparition progressive du textile. Des 10 000 salariés que compte ce secteur d’activité dans les années 60 il n’en reste que 3000, le syndicalisme se bat le dos au mur. Militants CFDT, avec les salariés en lutte, nous occupons  des usines pour préserver l’emploi : Fabre à Aiguefonde, Siguier à Roquecourbe, Bocuir à Castres…Parallèlement à cette action revendicative intense, nous nous battons pour la création du Comité de Bassin d’emploi du Sud du Tarn qui voit le jour en 1982. Cette effervescence sociale, culturelle et politique a fortement marqué mon parcours de militant dans cette période du début des années 80.

Pierre Mauroy dans la revue Socialiste « spécial 10 mai 81 » :124532_vignette_fmitterand

« Depuis toujours, la marche du temps et des hommes a été marquée par les périodes plus ou moins longues de recul, voire d'anéantissement, ou, au contraire, par de grands moments qui ont éclairé l'avenir et qui sont devenus des repères intangibles. Ces grands moments ne constituent pas seulement des dates dans les livres d'histoire que les professeurs font apprendre aux écoliers. Ils sont le produit de l'action des hommes, et particulièrement celui de la rencontre entre la volonté, le courage et l'enthousiasme d'un peuple et le destin d'hommes et de femmes qui ont pressenti les lignes de force des mutations à venir, qui ont su les orienter et les sublimer. ».

Il nous revient aujourd'hui de construire l’avenir, les attentes sont immenses dans la période qui s’ouvre. La gauche se doit d’être au rendez-vous de 2012.

 

 

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