Réflexions entre deux journées d'actions

Nous étions 10 000 dans les rues de Castres mercredi 12 octobre pour exiger le retrait du projet de réforme des retraites. De mémoire de manifestant castrais: c'est énorme ! Dans le cortège, il y avait des "déçus du sarkozysme", d'autres qui n'ont pas pour habitude de descendre dans la rue et manifester. Tous viennent confirmer les sondages unanimes qui traduisent le refus net de cette réforme et une opinion publique largement favorable à ces journées d’actions.

En refusant obstinément de négocier avec les organisations syndicales et en imposant brutalement sa réforme Sarkozy s'est mis dans une impasse. A l'issue de cet affrontement, il y aura inéluctablement un vainqueur et donc un vaincu. "Des triomphants et des humiliés". Quoiqu'il arrive aujourd'hui la période laissera des traces profondes dans l’opinion, non sans conséquences sur les résultats des élections présidentielles de 2012.

Au passage soulignons le grand esprit de responsabilité et l’unité d’action des leaders des centrales syndicales notamment Bernard Thibault et Jacques Chérèque.

Ainsi la gauche a une lourde responsabilité, elle peut escompter reconquérir le pouvoir en 2012, ce n'est plus exclu en tout cas espéré par des millions de français. Mais pour cela il lui faut d’abord redonner de l’espoir et retrouver le chemin de l’union. Ce n’est pas fait. Elle devra aussi proposer un projet crédible pour reconstruire une société plus juste et qui redonne du sens à notre république.

Cette responsabilité se décline au niveau local pour les prochaines élections municipales notamment à Castres. Le mouvement social actuel ouvre certes des perspectives, mais à Castres comme ailleurs la gauche dans son ensemble se doit d’être au rendez-vous, à la hauteur des attentes et des enjeux. Et là non plus, ce n’est pas fait.

Mais l'urgence c'est samedi 16 octobre.

Il faut mobiliser pour être encore plus nombreux à 10h devant la sous préfecture à Castres.

Un mot sur « les jeunes ». De nombreux médias ce matin faisaient écho aux déclarations gouvernementales ou de l’UMP (les fameux éléments de langage) visant à stigmatiser leur présence dans les manifestations. Les réactionnaires, la droite ont toujours eu peur des jeunes, c’est ainsi. Il est tout de même curieux de constater que les jeunes sont pénalement responsables, pourtant certains ne leur reconnaissent ni capacité d’analyse ni libre arbitre. A entendre les propos de ministres et hommes ou femmes politiques de droite ces jours-ci, ces jeunes ont effectivement de quoi être inquiets pour leur avenir. Au total ils sont lucides quant au modèle de société qui leur est proposé et manifestent inquiétude et colère. Que leur reprocher ?

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[JF]

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